L’avion le plus BRUYANT de l’histoire de l’aviation, le XF-84H ThunderScreech, refait surface dans les mémoires avec des anecdotes effrayantes de ses essais. Conçu dans les années 50, en pleine guerre froide, cet aéronef a été le fruit d’une idée audacieuse : fixer une hélice directement sur un réacteur. Mais cette innovation a rapidement viré au cauchemar.

Le ThunderScreech, dérivé du F-84F, a été conçu pour dépasser les capacités des avions à hélices traditionnels. Toutefois, les résultats étaient catastrophiques. Avec une hélice tournant à des vitesses supersoniques, l’appareil produisait un bruit assourdissant, équivalent à 900 déflagrations supersoniques par seconde, atteignant près de 200 décibels. Les conséquences étaient désastreuses pour les techniciens : des convulsions, des pertes de connaissance et des nausées étaient fréquentes. Même la tour de contrôle de la base d’Edwards était contrainte de communiquer par signaux lumineux, tant les vibrations endommageaient les instruments.

Les pilotes, traumatisés par l’expérience, refusaient de remonter à bord après des vols éprouvants. L’un d’eux, Lin Hendrix, a déclaré : “Vous n’êtes pas assez forts ni assez nombreux pour me forcer à remonter dans ce truc.” Malgré des performances d’accélération impressionnantes et un record de vitesse de 1080 km/h, le projet a été abandonné en 1956.

Le XF-84H ThunderScreech, surnommé le “perceur d’oreille”, reste emblématique d’une époque où l’innovation poussait les limites de l’aviation, souvent au prix de la sécurité. Ce prototype est désormais exposé au Musée de l’Air Force à Dayton, Ohio, rappelant à tous les dangers de l’audace technologique. L’histoire du ThunderScreech est un avertissement sur les conséquences parfois tragiques de la quête de la supériorité aérienne.